En Europe Sergio Marchionne prétend que la catégorie des citadines n’a plus d’avenir et nous impose une Punto qui s’approche pathétiquement de ses 12 ans de carrière. Le « visionnaire » patron de FCA ne doit pas avoir les mêmes chiffres que nous, puisque en 2016, sur les 10 voitures les plus vendues en Europe, 5 étaient des citadines (Clio, Polo, Fiesta, Corsa, 208). No comment, Passons ! Heureusement, en Amérique du Sud, Marchionne est plus clairvoyant et a consenti à ouvrir son porte-monnaie rempli d’oursins. Le Brésil voit donc arriver une grande nouveauté : la Fiat Argo.
La Tipo comme modèle
Il faut dire que Fiat souffre en Amérique du Sud. La Chevrolet Sonic a pris le leadership au Brésil, et les autres concurrentes ne se laissent pas faire (Renault Sandero, Volkswagen Gol, Ford Fiesta, Peugeot 208, etc…). Fiat perd de grosses parts de marché dans une des seules régions qui lui étaient encore favorable. En cause une offre vieillotte (Punto) ou plus dans l’air du temps (Palio).
Car oui, la nouvelle Argo est destinée à remplacer la Punto et la Palio ! Ces premières photos sont en tout cas plutôt flatteuses, même s’il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’une version HGT à la présentation sportive. Mais on remarque tout de suite que la Tipo a été prise comme modèle.
Une arrivée en Europe pas vraiment prévue
L’explication de cette erreur stratégique majeure est à trouver il y quelques années en arrière. La Grande Punto a été présentée en 2005 et fut un réel succès grâce à une plastique plutôt réussie. Cette belle dynamique s’est arrêtée en 2009 quand elle devint Punto Evo, avec un facelift plutôt raté. A ce moment , la Punto 3 avait 4 ans, et c’est à cette date que sa remplaçante aurait du être envisagée. Mais le groupe Fiat était en train de racheter le groupe américain Chrysler, et a coupé la majorité des crédits des marques Fiat, Lancia et Alfa-Romeo. Certains projets ont donc été gelés, reportés, voire annulés. Ce fut le cas de la « Punto 4 ».
A la place, Fiat a proposé dès 2011 une Punto encore restylée et simplifiée, pour faire oublier la déroute Punto Evo. Depuis, la gamme n’a pas évolué, et nous attendons toujours sa remplaçante, alors que toute la concurrence s’est renouvelée une ou deux fois. l’Argo arrivera-t-elle en Europe ? Probablement pas, car Sergio Marchionne semble vraiment traîner des pieds à ce sujet. Et si ça devait être le cas, le personnage n’envisagerait certainement pas une production en Italie, mais dans un pays à bas coût salariaux (Pologne, ou Turquie chez son partenaire Tofas).