Renouvelée, mais plus consensuelle
BX, XM, Xantia, C6 et C5 I et II : l'usine de PSA Rennes-La-Janais aura produit toute une dynastie de berlines du segment D et E ayant toutes un point commun : la suspension hydraulique. En arrêtant la production de la C5, sans remplacement immédiat, c'est cette vieille tradition Citroën qui disparaît en même temps.
Cependant, l'usine Dongfeng-Citroën de Wuhan, en Chine, qui produit la C5 II depuis quelques
années pour les besoins locaux, est décidée à maintenir la familiale sur ses lignes de montage. Pour cela, une sérieux facelift a été présenté le mois dernier au salon de Shanghai. Ce coup de jeune a pu être financé sous condition de baisse des coûts, afin de positionner la C5 à un tarif abordable. Pour cela, il a fallu renoncer entre autres au break Tourer, au volant à moyeu fixe ou à la fameuse suspension Hydractive.
La C5 chinoise "nouvelle formule" se présente donc avec une face avant totalement retouchée. Avec l'éclairage à deux niveaux, typique des dernières productions (C4 Cactus, C1, C3, C5 Aircross). Et avec un bouclier inédit, incluant en partie basse une prise d'air sur toute la largeur du véhicule, et donnant une impression un peu vide, puisque n'abritant plus les antibrouillards. L'ensemble donne cependant une nouvelle identité plus cossue, plus statutaire et pour tout dire plus consensuelle à la C5.
S'il n'y a rien à signaler pour le profil de la voiture, la partie arrière évolue de manière sensible : nouveaux feux arrière avec une signature lumineuse qui va être généralisée à toute la gamme. Le bouclier arrière change également pour un dessin assez classique. Mais autant la proue, suffisamment retouchée, parvient à renouveler la C5, autant la poupe donne une nette impression de "neuf avec du vieux".
Dongfeng-Citroën va mettre tout le monde d'accord avec la nouvelle planche de bord. On est même surpris de l'ampleur du restylage, puisque absolument rien de l'ancienne n'a été repris. Ecran TFT de 12.3" pour l'instrumentation qui remplace les classiques cadrans, écran tactile de 8" pour gérer le multimédia, la navigation et certaines fonctions du véhicule, partie basse de la console centrale épurée et moins encombrée de boutons, aérateurs sur toute la largeur, et nouveau volant multifonctions. Vous vouliez du renouveau, en voilà.
Dommage que Citroën n'ait pas cru bon de proposer ce tableau de bord il y a trois ou quatre ans sur notre C5 européenne, sa fin de carrière aurait certainement été moins pénible (seulement 4.069 exemplaires en France en 2016).
Sous le capot, seulement deux moteurs essence à 4 cylindres et boite auto 6 vitesses ont été retenus pour le marché chinois, traditionnellement réfractaire au diesel : le 1.6L THP 164ch et le 1.8L THP 204ch.
Retouchée, bien dans l'air du temps, sans originalité particulière et avec une gamme simplifiée et pas trop chère : la C5 est repartie pour quelques années de plus en Chine. Cette nouvelle formule trouvera-t-elle son public ? Pas si sur : la conception de la C5 date de 10 ans, elle est toujours lourde (plateforme PF3 oblige) et peu habitable à l'arrière par rapport à certaines concurrentes. Dommage ! Ce dernier critère est un des principaux motifs d'achat d'une berline en Chine.
Et pour l'Europe, quoi pour la remplacer ?
Avec la fin de production et de commercialisation de la C5 en Europe, ce sont plus de 80 années de présence dans le haut-de-gamme qui se terminent. Chez les stratèges de PSA, on semble persuadés qu'un report de clientèle se fera naturellement vers le nouveau C5 Aircross , qui n'arrivera pas chez nous avant fin 2018. Ce sera peut-être le cas partiellement, mais que fait-on de la clientèle à la recherche de véhicules plus statutaires ?Non, le C5 Aircross a plus vocation a faire venir une nouvelle clientèle dans les concessions aux chevrons. Le vrai remplacement devrait, s'il est définitivement validé, arriver vers 2019-2020 et prendre la forme du concept-car CXperience, vu l'année dernière au salon de Paris